Un Paon Blanc se baladait de nuit
Cherchant les faveurs d’une femelle,
Pas à pas il épiait autour de lui
Attentif au moindre battement d’aile.
Il se hâtait craignant la concurrence,
D’un autre prétendant, le Paon Bleu,
Son cousin aux milles nuances,
Dont les plumes plairaient mieux.
Ma roue est toute blanche, il gémit,
La sienne est pleine de couleurs,
Je ne suis qu’un fade pissenlit,
A l’ombre du bouquet de fleurs.

Il craignait la vérité du jour,
L’obscurité serait sa chance,
Vite le soleil termine son tour,
Vite il doit trouver audience.
Là-bas ! Youpi, une paonne qui piaille !
Son coeur bondit à cette merveille,
Sa queue s’ouvrit en éventail,
D’une pureté sans pareil.
A ce spectacle unichrome,
Sa dulcinée resta bec bée,
Habituée au multicolor métronome,
Dont le cousin l’a barbé.
Mieux vaut être un paon blanc singulier,
Et conquérir l’amour sincère,
Que de s’astreindre à la dictée,
De ce qu’il faut être pour plaire.
